A l'horloge de mon cœur.


C'était la fin de l'après-midi. La musique avait pris possession de la voiture, de la route et de mes envies. Je me suis immergée dans le présent juste pour ré-inventer mon existence. J'ai roulé pendant des heures et je ressentais une fierté jamais ressentie auparavant.
Je suis sortie de la voiture, respirant à pleins poumons et me laissant tremper par la pluie comme pour dire oui à plus de vie. Je sentais alors que quelque chose de grand était en train de s'accomplir : un instant ultime, longtemps rêvé, désiré avec passion et folie. La pluie a continué de me laver de cette vie dont je ne voulais plus. Sur l'horloge de mon existence, l'heure d'être enfin moi même avait sonné à cet instant précis. Finies les résolutions qui ne tenaient pas debout, terminées les blessures invisibles pansées à coup d'interminables dialogues avec moi-même, révolu le temps de bonheurs vécus par procuration.
J'ai emprunté le chemin qui contournait la petite maison en pierres et j'ai avancé avec dans le ventre des dizaines de rêves à vivre. J'ai frappé à la porte. J'ai entendu ses pas derrière le fracas des battements de mon cœur. La porte s'est ouverte et il n'a rien dit. Je lui ai pris la main, je l'ai serrée très fort et nous nous sommes embrassés. Pas un mot n'est venu rompre le silence de cet instant d'éternité. Il n'y avait rien à dire. Juste ressentir l'immensité de l'amour que je lui portais depuis si longtemps. J' allais enfin pouvoir rêver les yeux ouverts.

 




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