Un jour, je ne grandirai plus


Le petit garçon déborde de rêves par-dessus tous. Rêve de tous pleins de grandes choses. Rêve de plus petites choses. "Quel rêve feriez-vous pour un monde plus joyeux", écrit l'institutrice sur son tableau noir. "Le monde serait un ballon de baudruche, qui exploserait en millions de confettis de joie", écrit le petit garçon sur son cahier d’exercices.
Récit terminé, l'enfant souffle. "Finalement de quoi rêve les adultes ?", s'interroge-t-il. Que fait-on de notre vie si le calme d'une après-midi d'été ne suffit pas à nous rendre heureux ? Les petits bonheurs du quotidien habillent nos jours, c'est l'essence des sentiments humains. Tous différents. Et finalement quoi ? Pourquoi ça ne tourne pas toujours rond dans le monde des adultes ?
Lui, il rêve toujours. Il a compris. Assis, debout, coucher, dans sa chambre, en classe, dans son bain, quand il joue, il rêve toujours. Cela le remplit de joie. Il danse dans ses rêves. Se fascine pour le plus petit des bonheurs. Observe et aime sans réserve. Impossible de désapprendre tant qu'il rêve. Impossible de le contraindre de choses qui ne sont pas ses priorités. Le rêve lui apporte d'autres priorités. Impossible de s'engluer dans des problèmes qui l'empêcheront d'être le rêveur heureux qu'il est.
Pour le moment, il rêve. Alors laissons-le à son enfance. Et quand il grandira, il voudra encore rêver. Certains adultes n'en font plus. Lui grandira avec son enfance. À deux. Lui et le petit garçon qu'il était. C'est aussi un rêve. Pour qu'il en profite, qu'il en abuse, qu'il en soit vivant intensément. Désormais et pour toujours, il vit dans un endroit caché. Un endroit d'où l'on voit le monde des hommes sans rêves et sans passions. Eux, certains adultes. Cet endroit, se trouve au bout du chemin qui est noté sur la carte des rêves de son enfance. Cette carte que l'on dessine dans son cœur d'enfant, que les hommes ont mis de côté avec le temps, en oubliant de vivre avec les choses simples.





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