sophie calle n°109


Montreuil-sur-Orge,
05 octobre 2010

Toi et moi on le savaient très bien que tout cela nous aura menés nulle part. Ce ne sont pas tes mots doux, tes caresses et tes promesses posés au creux de mon cou qui me manqueront. Avancer avec plus rien, rien d'autre qu'une simple histoire passée comme raison. Déchirée. Effacée. Bafouée. Me retourner les larmes aux yeux, sur ce chemin vide, sans pouvoir vraiment te dire adieu convenablement. Solution introuvable, cernes sous les yeux. Mes doigts bouffés par le froid glacial de ce vide, je me suis gelé en plein été par mes songes et ta volonté. Celle de partir, partir vite, partir pour (me) fuir. Claquer des talons sur ce passé si beau que nous avions composer, et pousser un soupir. Tout ça pour quoi ? Des miettes dans une vie, mais des miettes quand même. Nous étions des morts de faim. T'en souviens-tu ? Souvenir effacé, me mordre les lèvres pour retenir ma peine, la murer à l'intérieur de mes tripes pour éviter de te crier les douleurs de mon cœur. La tête haute et le moral à l'envers. Dévasté. Ne plus t'entendre juste pour un léger et stupide sourire, que tout aurait pu être tellement simple. Pourquoi vouloir changer la platitude des choses absolument. Pourquoi déchirer ma vie comme une vulgaire photo ratée d'un photomaton de hall de gare. On avait déjà bien mal commencé, en sublimant ce que, jadis je banalisais. Comme si tu étais une chose tellement inespéré jusqu'à ce que tes baisers deviennent brulants et viennent contredire toutes mes idées sur l'amour. De très longues heures de bonheur, un sourire comme un au revoir et des rires terminés qui resteront gravés. Des nuits blanches par ton absence, par une injuste et égoïste preuve d'affection. Un sentimentaliste effondré. Celui que tu n'aimes pas, que tu n'aimes plus, ou que tu ne veux plus aimer, celui que l'on appelle "les idiots" en les montrant du doigt. Ceux qui soi-disant ne comptent pas, mais qui demeurent tout de même là. Eux. Nous. Les braves gens. La distance se tend comme un fil invisible prêt a craquer sous la passion, je ne dois pas tomber. Je ne vais pas tomber. Je ne peux plus tomber. Je ne veux plus tomber. Mais qu'on ne me rattrape pas, surtout pas. Laissez moi. L'erreur est humaine, je te pardonne, les fautes se réparent avec le temps. Cette douce idylle, revient comme un refrain bercer les rythmes de ma vie pour me re-apprendre à marcher. Que puis-je contre ? C'est une prosaïque histoire qui m'emprisonne, comme une camisole qui m'empêche de fuir les raisons de mon cœur, et de croire naïvement qu'il était possible de rester, en silence, à tes cotés. Juste pour m'aider à moi aussi, me faire une raison.

Adieu alors.






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