Noël s'en est allé depuis bientôt 48 heures. Les calendriers de l'Avent ont été dévalisés, les papiers cadeaux chiffonnés, les cartons démantibulés. La petite fille a construit son monde au pied de son lit : les poupées, ravies d'être tellement choyées arborent un sourire radieux, la machine à laver rose tourne à plein régime et la petite poussette attend sa première sortie prévue pour la fin de l'après-midi. A la télévision défilent des films pour enfants, papa et maman ont repris le travail. Dans une semaine, elle aura repris son cartable, laissé seule sa nouvelle poupée. Dans sa tête, les souvenirs brillent encore comme les guirlandes du sapin qui l'a tant fait rêver. Et puis cette pensée furtive et soudaine: que fait donc le Père Noël à l'heure qu'il est ? A t-il rejoint les étoiles pour couvrir de cadeaux les extra-terrestres ? Est-il allé rejoindre grand-mère et grand-père Noël en Finlande ? Se repose t-il au bord d'une piscine dans un pays chaud et paradisiaque ? Et pourquoi n'existe t'il pas de calendrier de l'Après ? Un calendrier qu'on effeuillerait avec impatience, un calendrier qui permettrait de rêver encore et encore ? On ne rêve jamais assez, qu'on soit petit ou grand, chacun de nous a besoin d'une présence immatérielle, magique, impalpable, à laquelle raccrocher sa vie. La petite fille, elle, ne lâche rien ...dans sa tête d'enfant, des machines à rêves indestructibles tournent à plein régime et peuplent son monde. L'enfance a du génie, il suffit juste de retrouver cette douce folie à l'intérieur de soi pour s'inventer un calendrier. Un calendrier comme un escalier magique en colimaçon dont chaque marche nous amène un peu plus près de nos étoiles filantes.
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