Lucas, assis devant sa feuille blanche, hurle en silence. Son stylo glisse comme un pingouin le ferait sur la banquise. Sa feuille semble froide, comme la glace. Il s'élance, il partage sa souffrance avec sa feuille. Des mots jaillissent. Il écrit sa triste histoire pleine de désespoirs...
Une boule de papier en l'air.
En vain, encore une fois.
Lucas se lève. Il n'écrira pas ce soir. Il n'écrira pas ces quelques mots qu'il ne peut prononcer. Pas ce soir. Encore une fois.
Il vivait seul depuis maintenant deux ans, son cœur attaché à des barbelés rouillés qui le maintenaient loin de toutes relations.
Il avait été forcé d'emménager dans cet immeuble pour vivre une autre vie. Loin de sa peine. Il savait que sa rédemption passait par l'exil. A se cacher pour ne pas recevoir le traitement que l'on donne aux gens comme lui. Il ne savait pas comment la brigade anti-cœur, cet organisme qui s'était donné pour but d'exterminer tous les amoureux, avaient été au courant de sa dernière séparation, mais ils avaient forcément été avertis. C'est pour cela, qu'en moins d'une journée, il avait changé de vie. D'identité, de passé. Le chemin changeait de toute façon à chaque séparation, pour ne pas finir comme les autres victimes d'amour, parqués par milliers dans des fourgons, à destination de lieux gardés secrets, et dont ils revenaient le cœur complètement vidé de sentiments. Ils se disaient guéris. Prêt ainsi, à vivre correctement, avides d'émotions, ne vivant que pour leurs propres intérêts.
Il mets son manteau, et claque la porte.
Les gouttes de pluie coulaient le long de son visage, alors qu'il tremblait de tout ses membres. Le regard baissé, il était contraint d'éviter de regarder les gens, de peur de tomber amoureux.
Comment un être humain avec autant d'amour et de sentiments peut-il vivre au milieu de tous ces loups ? Ses parents dans un dernier geste désespéré lui avaient demandé de quitter le foyer et de ne plus revenir une foi qu'il fut majeur. D'arrêter de les torturer ou du moins de ne dire à personne qu'il pouvait être amoureux. Sale maladie. Sale handicap; Il essuya son visage d'un coup de manche. Dans un dernier effort, il remonta le dernier boulevard, et il savait que son supplice finirait bientôt par se terminer, une fois qu'il serait rentrer des courses.
Soudain un sourire apparut au coin de la rue. Il n'a rien dit, les passants n'avaient rien vus. Aucunes sirènes ne retentis... Et le sourire ne le quitta pas des yeux pendant quelques longues secondes. Mais pour le moment, il ne fallait courir aucun risque. Et rentrer le plus vite possible. Les battements de son cœur devenaient de plus en plus fort. Il ne fallait pas qu'il se fasse entendre et se faire repérer. C'est une question de vie ou de mort. Vite, vite, rentrer vite à la maison. Il se mit à courir.
Tout en haut de l'immeuble, debout derrière la vitre de sa fenêtre, il repensait à la scène, et ce sourire qu'il lui avait pris toute son attention. Un honnête sourire croustillant fixé sur de belles lèvres. Il avait aimé les regarder, pour faire rougir son cœur qui n'était pas autorisé à vivre, au risque de ce le faire arracher par cette milice qui ne voulaient pas laisser le droit à l'amour de contrôler nos faits et gestes.
Une sirène s'alluma dans son salon. Le détecteur de sentiments venait de se déclencher. Il pressa un bouton afin de couper l'avertissement, et dans sans réfléchir, recommença le rituel de la fuite.
"-Ne rien prendre, mettre sa veste, un peu d'argents et partir sans se retourner... je suis repéré" se dit-il en n'oubliant pas d'insulter copieusement cette vie qui osait interrompre ce moment sans prix, si unique. Il ragea encore quand dans la rue, il recroisa le sourire.
Il couru, il couru sans s'arrêter, sans se retourner. Les yeux pleins de larmes, et un cœur qui résonna dans la rue de plus en plus fort. Les gens se retourner derrière ses pas. Il se faisait pointé du doigt. "Arrêter le !!! il est là !!! ne le laisser pas s'enfuir !!! c'est un amoureux !!! Au secours !!! Police !!!" hurla la foule.
Il réussit à se cacher dans une maison abandonnée au volets clos.
Quelques jours plus tard, il osa enfin ressortir. Maintenant il s'appelait Bruno. A l'aide d'une vieille paire de ciseaux il n'avait plus de cheveux. Et son visage était à moitié caché derrière une barbe épaisse. Il pouvait enfin partir chercher à manger, sans se faire repérer.
Il avait l'habitude. Un caméléon. Un fugitif depuis sa naissance.
Quelques minutes plus tard, les portes coulissantes s'ouvrit devant lui, pour offrir des rayons et des rayons de nourritures. Par un étrange hasard, dans le rayon fromage, il se retrouva nez-à nez avec le sourire. Le même. Les mêmes lèvres. "-c'est pas possible..." Il baissa chaleureusement les yeux avant de faire un signe de la main par politesse avant de continuer son chemin alimentaire. La scène, tellement rare et inquiétante devait être faite dans la discrétion la plus totale. Le magasin possédait des caméras de surveillance. Être toujours vigilant. Ne jamais oublier que l'on est en permanence traquer.
De retour dans sa maison d'infortune, il posa enfin la question qui semblait lui brûler les lèvres depuis tant de temps.
Face à lui, une grande pièce vide s'amusait du silence permanent et du trouble de son inquiétude. Il prit le temps de réfléchir, ou du moins de feindre une réflexion intense avant de se répondre à cette question, qui n'enrichit que ses peurs. Mais fait battre son cœur. La jeune femme au sourire si doux, hantait ses rêves, ses pensées.
Désarmé par aucune réponse, il enchaîna sur sa feuille blanche.
"- Ça doit sortir, je dois l'écrire !!"
N'ayant plus peur des lois, n'ayant plus peur des barrières, la feuille soigneusement pliait dans sa main, il jeta un dernier regard à la maison, en se disant que c'était surement le dernier refuge de sa vie, puis marcha dans la rues de longues heures. Il passa son occupation à chercher, chercher ce sourire qui le rendait si beau. Si fier. Si peureux. Il est un oiseau qui ne demande qu'à voler dans un ciel de liberté.
La journée bien entamée, Bruno commençait à désespérer. Avant même de lâcher un dernier soupir, une voix douce, vint se poser sur lui comme une plume de coton. Prit de frisson, sans même prendre le temps de lui dire bonjour ou de se présenter, politesses superflues et inutiles, il prit la jeune femme par la main, et se mit à courir très vite.
Sa petite main blottit dans la sienne, il n'entendait que le souffle de son rythme cardiaque. Elle aussi son cœur faisait du bruit. A eux deux, il faisait un boucan d'enfer. Ils étaient en danger, perdus dans cette ville, entourés de prédateurs prêt à leur ôter ce qui ne rendait que beau la vie. Ils courus pendant longtemps. Suffisamment pour s'éloigner de la ville.
Enfin seuls dans la nature, ils s'assirent dans un champ de coquelicots. Ils ne se lâcher pas du regard et tout en se caressant les mains, dans un timide acte d'ivresse, la lueur de leurs cœurs illuminée de mille feux cette vie si sombre.
Une fois les deux corps mis dans l'ambulance, l'inspecteur Laslingue ferma son carnet de rapports et ralluma son cigare. Dans ses mains il tenait un papier qu'il lu. Dans une acte de dégout il le froissa et le jeta par terre.
On pouvait lire dessus :
"-Ouvres-moi ton cœur, pour que j'y noie la sincérité de mon amour, ainsi ils pourront nous prendre nos vies, et nous mourrons à tout jamais amoureux."
Une boule de papier en l'air.
En vain, encore une fois.
Lucas se lève. Il n'écrira pas ce soir. Il n'écrira pas ces quelques mots qu'il ne peut prononcer. Pas ce soir. Encore une fois.
Il vivait seul depuis maintenant deux ans, son cœur attaché à des barbelés rouillés qui le maintenaient loin de toutes relations.
Il avait été forcé d'emménager dans cet immeuble pour vivre une autre vie. Loin de sa peine. Il savait que sa rédemption passait par l'exil. A se cacher pour ne pas recevoir le traitement que l'on donne aux gens comme lui. Il ne savait pas comment la brigade anti-cœur, cet organisme qui s'était donné pour but d'exterminer tous les amoureux, avaient été au courant de sa dernière séparation, mais ils avaient forcément été avertis. C'est pour cela, qu'en moins d'une journée, il avait changé de vie. D'identité, de passé. Le chemin changeait de toute façon à chaque séparation, pour ne pas finir comme les autres victimes d'amour, parqués par milliers dans des fourgons, à destination de lieux gardés secrets, et dont ils revenaient le cœur complètement vidé de sentiments. Ils se disaient guéris. Prêt ainsi, à vivre correctement, avides d'émotions, ne vivant que pour leurs propres intérêts.
Il mets son manteau, et claque la porte.
Les gouttes de pluie coulaient le long de son visage, alors qu'il tremblait de tout ses membres. Le regard baissé, il était contraint d'éviter de regarder les gens, de peur de tomber amoureux.
Comment un être humain avec autant d'amour et de sentiments peut-il vivre au milieu de tous ces loups ? Ses parents dans un dernier geste désespéré lui avaient demandé de quitter le foyer et de ne plus revenir une foi qu'il fut majeur. D'arrêter de les torturer ou du moins de ne dire à personne qu'il pouvait être amoureux. Sale maladie. Sale handicap; Il essuya son visage d'un coup de manche. Dans un dernier effort, il remonta le dernier boulevard, et il savait que son supplice finirait bientôt par se terminer, une fois qu'il serait rentrer des courses.
Soudain un sourire apparut au coin de la rue. Il n'a rien dit, les passants n'avaient rien vus. Aucunes sirènes ne retentis... Et le sourire ne le quitta pas des yeux pendant quelques longues secondes. Mais pour le moment, il ne fallait courir aucun risque. Et rentrer le plus vite possible. Les battements de son cœur devenaient de plus en plus fort. Il ne fallait pas qu'il se fasse entendre et se faire repérer. C'est une question de vie ou de mort. Vite, vite, rentrer vite à la maison. Il se mit à courir.
Tout en haut de l'immeuble, debout derrière la vitre de sa fenêtre, il repensait à la scène, et ce sourire qu'il lui avait pris toute son attention. Un honnête sourire croustillant fixé sur de belles lèvres. Il avait aimé les regarder, pour faire rougir son cœur qui n'était pas autorisé à vivre, au risque de ce le faire arracher par cette milice qui ne voulaient pas laisser le droit à l'amour de contrôler nos faits et gestes.
Une sirène s'alluma dans son salon. Le détecteur de sentiments venait de se déclencher. Il pressa un bouton afin de couper l'avertissement, et dans sans réfléchir, recommença le rituel de la fuite.
"-Ne rien prendre, mettre sa veste, un peu d'argents et partir sans se retourner... je suis repéré" se dit-il en n'oubliant pas d'insulter copieusement cette vie qui osait interrompre ce moment sans prix, si unique. Il ragea encore quand dans la rue, il recroisa le sourire.
Il couru, il couru sans s'arrêter, sans se retourner. Les yeux pleins de larmes, et un cœur qui résonna dans la rue de plus en plus fort. Les gens se retourner derrière ses pas. Il se faisait pointé du doigt. "Arrêter le !!! il est là !!! ne le laisser pas s'enfuir !!! c'est un amoureux !!! Au secours !!! Police !!!" hurla la foule.
Il réussit à se cacher dans une maison abandonnée au volets clos.
Quelques jours plus tard, il osa enfin ressortir. Maintenant il s'appelait Bruno. A l'aide d'une vieille paire de ciseaux il n'avait plus de cheveux. Et son visage était à moitié caché derrière une barbe épaisse. Il pouvait enfin partir chercher à manger, sans se faire repérer.
Il avait l'habitude. Un caméléon. Un fugitif depuis sa naissance.
Quelques minutes plus tard, les portes coulissantes s'ouvrit devant lui, pour offrir des rayons et des rayons de nourritures. Par un étrange hasard, dans le rayon fromage, il se retrouva nez-à nez avec le sourire. Le même. Les mêmes lèvres. "-c'est pas possible..." Il baissa chaleureusement les yeux avant de faire un signe de la main par politesse avant de continuer son chemin alimentaire. La scène, tellement rare et inquiétante devait être faite dans la discrétion la plus totale. Le magasin possédait des caméras de surveillance. Être toujours vigilant. Ne jamais oublier que l'on est en permanence traquer.
De retour dans sa maison d'infortune, il posa enfin la question qui semblait lui brûler les lèvres depuis tant de temps.
Face à lui, une grande pièce vide s'amusait du silence permanent et du trouble de son inquiétude. Il prit le temps de réfléchir, ou du moins de feindre une réflexion intense avant de se répondre à cette question, qui n'enrichit que ses peurs. Mais fait battre son cœur. La jeune femme au sourire si doux, hantait ses rêves, ses pensées.
Désarmé par aucune réponse, il enchaîna sur sa feuille blanche.
"- Ça doit sortir, je dois l'écrire !!"
N'ayant plus peur des lois, n'ayant plus peur des barrières, la feuille soigneusement pliait dans sa main, il jeta un dernier regard à la maison, en se disant que c'était surement le dernier refuge de sa vie, puis marcha dans la rues de longues heures. Il passa son occupation à chercher, chercher ce sourire qui le rendait si beau. Si fier. Si peureux. Il est un oiseau qui ne demande qu'à voler dans un ciel de liberté.
La journée bien entamée, Bruno commençait à désespérer. Avant même de lâcher un dernier soupir, une voix douce, vint se poser sur lui comme une plume de coton. Prit de frisson, sans même prendre le temps de lui dire bonjour ou de se présenter, politesses superflues et inutiles, il prit la jeune femme par la main, et se mit à courir très vite.
Sa petite main blottit dans la sienne, il n'entendait que le souffle de son rythme cardiaque. Elle aussi son cœur faisait du bruit. A eux deux, il faisait un boucan d'enfer. Ils étaient en danger, perdus dans cette ville, entourés de prédateurs prêt à leur ôter ce qui ne rendait que beau la vie. Ils courus pendant longtemps. Suffisamment pour s'éloigner de la ville.
Enfin seuls dans la nature, ils s'assirent dans un champ de coquelicots. Ils ne se lâcher pas du regard et tout en se caressant les mains, dans un timide acte d'ivresse, la lueur de leurs cœurs illuminée de mille feux cette vie si sombre.
Une fois les deux corps mis dans l'ambulance, l'inspecteur Laslingue ferma son carnet de rapports et ralluma son cigare. Dans ses mains il tenait un papier qu'il lu. Dans une acte de dégout il le froissa et le jeta par terre.
On pouvait lire dessus :
"-Ouvres-moi ton cœur, pour que j'y noie la sincérité de mon amour, ainsi ils pourront nous prendre nos vies, et nous mourrons à tout jamais amoureux."
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