Être à table, durant des heures, de longues heures, manger, avaler tout ce que l’on nous donne sans jamais rien dire, sans même penser aux calories ingurgitées, sous peine de devoir encaisser des réflexions insolentes. Manger, sourire, accepter que l’on nous resserve, manger, sourire, écouter les problèmes de famille, ceux que l’on aurait aimé ne jamais connaître, ne jamais entendre. On étouffe, ils parlent, on doit les écouter, continuer à sourire et à manger. Faire la bise, être poli, tenter de faire croire que l’on s’intéresse à ce qu’ils racontent, ou plutôt ce qu’ils rabâchent, alors que ce n’est pas le cas. Faire bonne figure, il arrive que l’on bouillonne, mais on “va bien”, très bien même, puisque l’on se doit d’aller bien. Les amours ? Pas de problème, tout roule, nos conquêtes sont catastrophiques, mais à quoi bon les ennuyer avec ça et risquer de passer pour des idiots, des idiots qui devront s’expliquer sur le pourquoi du comment avant de supporter une nouvelle fois des réflexions insolentes ? Puis, vient le moment du digestif. Et tout de suite, on semble plus intéressé. On se fiche toujours autant de ce dont ils parlent, on ne quitte pas la bouteille d’alcool des yeux, on enchaîne les verres, en toute discrétion, l’euphorie que nous offre l’alcool nous permet de rire aux blagues idiotes qu’a sorti un des membres de notre table. On continue à boire, toujours dans la plus grande des discrétions, on les observe, on pense, et on se dit :
"Putain, qu’est-ce que je fous là ?".
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