Illuminations


Après le déluge, juste après, j'irai cueillir mon enfance, sentir ses formes, toucher son odeur, regarder son parfum, écouter le conte, jusqu'à ce que mes sens, tourbillonnant tels une parade nuptiale, se cognent à l'antique constat d'un non-retour perpétuel.Being beauteous, ce regard vers ce qui n'est plus, porte ma vie au-delà d'elle même, effaçant toute mélancolie, dessinant un je-ne-sais-quoi qui porte mon imaginaire bien loin, sur la ligne de départ de mon existence. Une sorte de royauté suprême enivre mon âme, comme si tout redevenait possible, même l'impensable. A une raison plate, filiforme, habillée de prêt-à-penser, j'oppose la folie de cette matinée d'ivresse.Des phrases incongrues peuplent mon esprit, j'envoie valser les ouvriers résignés par une morale déguisée à laquelle je ne crois plus. Je construis des ponts entre chacune de mes cellules, des ponts labyrinthiques bordés de jeux multicolores. Je suis une ville à réinventer. Aucune ornière, aucun piège, aucun masque...Ma ville intérieure se fout bien des villes de mon occident désenchanté. Mes états d'âme sont des vagabonds fous et libres. Ces villes sont des prisons pour consommateurs enchaînés, la mienne est explosive, assoiffée de mots, affamée de sensations fortes. Je suis éveillée à la vie.La vie, celle qu'on entrevoit un soir de veillée quand les heures plates et sombres du jour n'entament pas le côté mystique des évènements. A l'aube couleur émeraude, je m'éveille ...différente...Le parfum des fleurs me bouleverse d'un bonheur intouchable et terriblement puissant.Pas de nocturne vulgaire à l'horizon. La brume marine ne cesse de m'enivrer. C'est une fête d'hiver, un solstice inattendu, une angoisse en errance. Une angoisse qui se perd comme un métropolitain égaré dans une ville barbare à la solde de manipulateurs en tous genres. Ma "fairy" m'accompagne dans cette guerre de moi-même contre moi-même ...Je cueille mon enfance pour que cett ejeunesse qui fut la mienne m'embarque au-delà des apparences. Je suis sur le promontoire de ma vie, penchée au-dessus de moi-même.Des scènes folles se jouent à chaque battement de coeur, c'est un soir historique. Je ne suis plus sur le bottom. J'ai escaladé le H muet des mes noires pensées. Je suis en mouvement, je danse pour la vie, sans dévotion aucune, si ce n'est pour l'existence. Une existence inventive, créatrice, dans laquelle chacun de mes états d'âme s'exprime dans une démocratie intérieure, acceptée et ressentie : l'enfance a du génie ...


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