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Dans les rues de Quesnoy-sur-Deûle, une Renault 5 verte d'une autre époque, roule à toute allure. Vivien derrière son volant a chaud. Il panique. Il transpire.
Le léger brouillard du soir n'aidant pas, il plisse les yeux afin de mieux voir son chemin.
Voilà plus de deux heures qu'il roule. De villages en villages. A la recherche d'une cabane à frites ouverte. Mais pour le moment, rien.
Ce soir, aux alentours de 19h00, comme tous les samedis, il était sorti avec son chien Titus, un magnifique shiba à poils blancs, direction la baraque à Michel. Tous les samedis soirs il regardait la télé avec une bonne barquette de frites et quelques Picon-bière. Un petit plaisir qui n'a pas de prix. Toute la semaine après le travail il attendait ce moment si particulier. C'est sacré les bonnes habitudes.
Arrivé à la baraque "UNE FRITE ET ÇA REPART" il fut très étonné, voirE même sacrément perturbé. La baraque était fermée ! Sur une pancarte on pouvait lire « Fermé . Plus de pommes de terres en stock. »
"- Commin cha y a pu d’patates hein ?" Vivien ne comprend pas. Il rentre chez lui en courant, traînant Titus au bout de la laisse, il s'assied devant son ordinateur et sur Google il tape "grève des patates"... La recherche est lancée.
On peut y lire en dernière actualité "- Plus de pommes de terre sur le Nord-Pas-De-Calais" ou encore "La Belgique, elle aussi en pénurie, n'exportera pas de pommes de terre". Sur la page virtuelle du quotidien "Chti-News" le gros titre prévoyait le pire "Catastrophe à prévoir ! Comment vivre sans frites ?"... "Où sont passées nos pommes de terre ?".
Les larmes noient ses yeux. Sur un dernier site on peut lire "Encore quelques réserves minces chez quelques baraques à frites"... Sans réfléchir il prend sa voiture, et se met à la recherche du précieux légume. Oui il y a encore un peu d'espoir !
"- Je ne suis pas fou, ce n'est pas possible..." murmure t-il.
Sept heures après, le jour commence à se lever tout doucement... Vivien arrive à la dernière baraque à frites de la région... à Bray-Dunes... Il ne pourra pas aller plus loin. "A LA BONNE FRITE DORÉE" est ouvert... Ouf. Il respire. Mais en s'approchant, il voit le propriétaire pleurer.
"- Nan monsieur, euj viens eud terminer min stock eud patates... j’ai plus rin..."
"- Mais comment cela peut-être possible ? Que se passe t-il ?" demande Vivien.
"- Ché collègues parlent d'eine confrérie -Les pourfendeurs de frites- qui d'après eux, ont pris toutes sé pommes de terre deu l’région in otache... mais in n’ conno po leurs revendications pour eul momin »
Vivien n’en revient pas … Comment est-ce possible ? Et surtout, qui a bien pu faire ça ??? Qui peut vouloir anéantir le peuple chti en le privant de tout ce qu’il a de plus précieux ?
Des milliers de baraques à frites sont menacées de disparition … les restaurants du bord de mer n’auront bientôt plus qu’à mettre la clef sous la porte …
Est-ce possible d’envisager une vie sans frites ? Que vont devenir les moules ? Les américains ? Les fricadelles ? Et les enfants ? Vous avez pensé aux enfants ? La pomme de terre c’est le légume de la vie ! Bah oui, ça fait manger les haricots verts ! Sinon c’est pas possible …
Au moment où Vivien s’apprête à repartir les mains dans les poches, le propriétaire de « A la bonne frite dorée » reçoit un coup de fil … Un étrange coup de fil … Au bout de la ligne, un collectif qui répond au nom de « Patates on aura votre peau » …
« Allo ???? qui qu’ché ????? »
« Je suis le chef de la bande, monsieur, j’ai sous mes yeux des milliards de saloperies de patates. J’accuse ces misérables légumes de perpétuer la race chti et de la rendre encore plus invasive. C’en est fini ! Ce peuple mourra si on n’obtient pas ce qu’on veut ! »
« Bah dis le quo qu’tu veux min fiu ! Si j’peux, jte l’donnero !!! »
« Je revendique l’installation de friteries partout sur la planète … Il n’y a aucune raison que seul le peuple chti puisse se nourrir de cette façon ! »
« T’es fou tizotes ???? Commin veux-tu que j’construise des baraques partout sul planète ??? T’es boubourse ou quo ????? »
« Débrouillez-vous comme vous voulez, mais demain soir, si aucune friterie n’est installée sur l’ensemble de la Terre, je vous jure que j’extermine ce fichu légumes, comme ça tout le monde sera au même régime ! C’est bien compris ? »
« Ouai mi j’ai compris, j’suis po un babache hein ?????? Tu m’demindes un truc eud fou mais j’ai compris ! »
Le chef de bande avait déjà raccroché ..Vivien avait assisté à toute la conversation et avait compris que l’heure était grave … Comment, en 24 heures, fabriquer des milliers de baraques à frites ? Et surtout, comment les exporter dans le monde entier ?
Soudain, Vivien se souvint de ce vieux monsieur de Bergues, qui avait en son temps, fabriqué des dizaines de baraques de la sorte …Il était aussi l’inventeur le plus célèbre de ces noms improbables qu’on leur donnait : « Olé frites », « Frites Sabrina » ….
Vivien entraîna la propriétaire de la baraque dans sa voiture et prit la route pour Bergues … Il faisait déjà nuit depuis des heures, et les habitants s’étaient déjà endormis depuis bien longtemps au son du P’tit Quinquin…. Tant pis, il faudra sans doute réveiller monsieur Bistouille, mais l’heure était grave … La survie des chtis en dépendait …
Vivien reconnut tout de suite la maison du vieux … Elle ressemblait à un vieux manoir et se trouvait un peu à l’écart du village … Étrange, la lumière du salon était restée allumée …
En effet, monsieur Bistouille se tenait là, assis devant sa table de cuisine … Il était en pleurs car il avait appris la nouvelle … Depuis qu’il le savait, il se remémorait ces tonnes de frites qu’il avait saisies dans l’huile grasse avec tant d’amour dans sa baraque, il repensait à l’odeur de graillon que ça laissait sur ses vêtements et au réconfort que ça lui apportait, il repensait à cette jeune fille qu’il avait courtisée il y a une cinquantaine d’années autour d’une frite-picalili …Il était anéanti … Tout cela avait disparu de sa vie … Il savait qu’il en mourrait….
C’est Vivien qui brisa le silence :
« -Monsieur Bistouille, vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais .. Je sais quel émérite constructeur de baraques à frites vous avez été. Je sais que le peuple chti vous doit ses plus belles heures.. Car on sait tous ici qu’une friterie, ça rapproche nos cœurs gelés par le froid, que ça nous met du baume au cœur comme rien d’autre ….Je ne peux pas tout vous expliquer maintenant car le temps est compté, mais il faut absolument que vous nous aidiez … »
« -Monsieur Bistouille, vous ne me connaissez pas, mais moi je vous connais .. Je sais quel émérite constructeur de baraques à frites vous avez été. Je sais que le peuple chti vous doit ses plus belles heures.. Car on sait tous ici qu’une friterie, ça rapproche nos cœurs gelés par le froid, que ça nous met du baume au cœur comme rien d’autre ….Je ne peux pas tout vous expliquer maintenant car le temps est compté, mais il faut absolument que vous nous aidiez … »
« Mizotes ? Jvois nin c’que j’pourro faire pour ti hein ???? »
« Si, justement … Vous pouvez nous aider et par la même occasion éviter l’extinction du peuple chti … Pour cela, il faut construire pour demain des milliers de baraques et les faire parvenir dans le monde entier afin que des friteries s’ouvrent un peu partout sur cette planète ! »
« Attindez, j’tiens din min bureau, ché plans et ché mesures. Ché nin compliqué : tu prin eine caravane et cha i en a partout, et pi te perce eud din pour faire un trou … Et dedin it faut eine friteuse et pi ché tout ! »
Tout en fournissant ces explications que seul un spécialiste du caravaning pouvait comprendre, monsieur Bistouille déroulait le plan de construction …
Vivien n’en revenait pas ..Gérard, lui, se frottait la panse déjà bien arrondie, témoin de longues heures de dégustation de bières du pays …
Vivien n’en revenait pas ..Gérard, lui, se frottait la panse déjà bien arrondie, témoin de longues heures de dégustation de bières du pays …
Le tout fut faxé en un temps record dans toutes les épiceries et centres commerciaux du monde … Une page facebook « Jamais sans mes frites » fut ouverte dans la seconde et des milliers de terriens finirent par se rallier à la cause des chtis …
Aussi vite des caravanes furent sciées, des millions de friteuses implantées … Le pari était tenu !!!!!
Les trois hommes étaient en larmes … ce cauchemar allait prendre fin ! Les chtis allaient survivre et surtout, plus personne n’aurait jamais faim … En effet, Il avait été décidé sur le plan mondial que les constructeurs de baraques recevraient une subvention à vie pour obtenir les pommes de terre gratuitement …Alors à quoi bon les vendre ? La faim allait disparaître de la planète et le petit Yaoundé, enfant du Sahel, allait lui aussi découvrir la sublime sensation de croquer dans une frite bien croustillante …
Monsieur Bistouille obtint une renommée internationale et tint des colloques à travers le monde sur la taille idéale de la frite … Ses livres se vendirent à des millions d’exemplaires, et le peuple chti sauva le monde … Qui aurait pu rêver meilleure récompense ?
Ah ah pas mal pas mal!
RépondreSupprimerMaiiiiiiiiiiiiis les frites, c'est belge, pas ch'ti hein! naméoh!^^
Mé bin on é cousin germain nouzote hein! Donc ché presque la même coze, alors j'vais rin dire hein! Mais faut rind' aux Belch's ce qui est au Belch's quin même hein! :p
Peut-être qu'à la prochaine histoire, les belges se rebelleront, car ils voudront l'exclusivité ! et que par des circonstances que je ne peux dévoiler, tout le monde finira par sortir gagnant et amis de cette affaire là !
RépondreSupprimerQui sait...
J'adore les ch'tis sauveurs du monde !
RépondreSupprimerEt, elle est où la page Facebook Jamais sans mes frites ? J'veux adhérer !